
Avec Dualité éclairée, Nabil Ziane poursuit la réflexion littéraire amorcée dans L’Ombre de Xi, premier volume de la série Les Racines du Labyrinthe, une œuvre qui s’inscrit dans la continuité d’un projet où la littérature dialogue avec les fondements conceptuels de LXKeys en associant écriture, cryptographie et questionnement existentiel.
Au cœur du récit, Allan Hakel, personnage central de la série, se confronte aux effets profonds de l’Ultima Codex, ce manuscrit composé de 72 textes cryptés dont la découverte bouleverse sa perception du monde et prolonge la recherche intérieure amorcée dans le premier tome en interrogeant de nouvelles dimensions comme la tension entre mémoire et oubli, la construction de l’identité face à l’incertitude, ou encore le rôle du langage à la fois comme passerelle et comme obstacle à la compréhension.
La narration, tissée de souvenirs fragmentés, de récits de voyages et de réflexions intimes, trace le parcours d’une pensée qui cherche à se frayer un chemin à travers les paradoxes de l’existence humaine, sans prétendre offrir de réponse définitive, et en laissant au lecteur la liberté d’interpréter ce qui se joue entre les lignes.
Si Dualité éclairée se présente comme une œuvre littéraire autonome, son lien avec l’univers plus vaste de LXKeys apparaît en filigrane, car l’Ultima Codex, pivot du récit, dépasse le simple motif narratif pour incarner une matrice réelle, une structure cryptographique qui sous-tend l’ensemble du projet LXKeys, et dans le parcours d’Allan Hakel, on retrouve les échos discrets des Entités autonomes du Spatium (AES) et de toutes ces interrogations qui traversent l’univers de LXKeys, qu’il s’agisse de la perception, de l’interprétation ou des limites du langage.
Le titre Dualité éclairée exprime cette tension constante qui habite le texte, où lumière et ombre, clarté et trouble, liberté et contrainte se répondent et s’entrelacent, non comme des oppositions tranchées mais comme des éléments indissociables de toute quête humaine, et plutôt que de tracer une ligne droite vers une résolution, le livre accompagne le mouvement d’une pensée confrontée à ses propres contradictions, avançant entre la quête de sens et l’acceptation du doute.
À l’image de L’Ombre de Xi, ce deuxième volume peut se lire indépendamment tout en s’inscrivant dans un cheminement plus large, car la série Les Racines du Labyrinthe se construit comme une architecture ouverte, où chaque tome constitue une étape d’un parcours littéraire et introspectif, sans jamais enfermer le lecteur dans une trajectoire unique.
Avec Dualité éclairée, LXKeys poursuit une démarche qui dépasse les frontières traditionnelles de la littérature en croisant fiction narrative, réflexion sur l’identité, la mémoire et le langage, cadre cryptographique inspiré de l’Ultima Codex, et lien discret avec l’univers numérique du Spatium, autant d’éléments qui confèrent au livre une profondeur particulière, invitant à une lecture attentive, où chaque détail s’inscrit dans une réflexion plus vaste sur ce qui relie l’art, la pensée et les structures invisibles du langage.